Les personnages de
Romain Saintonge sont ceux de sa vie quotidienne. Ils sont présents les
effacements, le floutage de la peinture les pose comme au milieu d’un halo, un
brouillard qui donne une atmosphère mystérieuse d’irréalité. L’image est
brouillée comme si l’on pénétrait par effraction dans l’intimité de l’artiste
et de ses personnages dont nous ne percevons qu’un instant de vie dont le
tableau ne serait que la mémoire, mais une mémoire que le temps efface.
C’est l’image d’un
instant, mais un instant intemporel, dont la mémoire garde une image floue,
comme si l’on regardait de vieilles photos. La peinture devient souvenir d’un
instant, d’une scène du passé.
Mais si la scène est floue, la texture de la peinture de Romain est, elle, très
dense, épaisse, comme si elle était le réceptacle de la masse des souvenirs.
Les couches successives font revivre la force des souvenirs enfouis. La
création d’une toile est un long cheminement vers les souvenirs lointains qui
s’évaporent dans l’image.
Dans un premier temps
Romain reprenait des images anciennes qu’il reproduisait en noir et blanc
l’atmosphère d’un temps passé. Aujourd’hui il prend des images de sa vie et les
reproduit en couleur…
Au-delà de sa
thématique, la qualité picturale des œuvres est très forte. Elle est
l’expression d’un peintre accompli pour qui la représentation humaine n’a pas
de secret. Mais plus que le motif la texture dense de la matière, de la patte
pigmentaire est une forme de signature.
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