lundi 25 juin 2018

DOMINIQUE FOSSEY : UNE FAUSSE INNOCENCE (Lucien Ruimy)


Dominique FOSSEY


Elle promène un regard clair et indulgent sur le monde, Dominique Fossey aime se laisser guider, être instinctive.
Ses personnages expriment l'étonnement, l'incrédulité. C'est ce qui fait leur expressivité. Bouches ouvertes et toutes dents dehors, ils nous montrent un effroi face au monde. Le trait distendu, les couleurs grises rehaussées de rouge, les yeux agrandis, décalés, accentuent cet effet.
On ne passe pas à côté sans être alpagué. Ils nous appellent, nous interpellent et nous invitent à entrer dans une sarabande endiablée dont, c'est certain, nous ne ressortirons pas intacts.



JENNIE GALLAINE : TOUT EST DANS LA FORCE DU GESTE (Lucien Ruimy)


Elle attaque avec force la toile, les gestes semblent avoir leur propre contrôle et être portés par la seule émotivité. La dynamique des traits et des couleurs donne une fausse impression d’instabilité, de perte de contrôle, mais elle ne fait qu’exprimer la créativité et la prise de risque de Jennie Gallaine.
Cela est renforcé par le choix des couleurs rouge, vert émeraude, noir… Le blanc tente, sans chercher à y réussir, de structurer l’ensemble. Celui de la toile n’est là que pour avoir encore suffisamment d’espace pour respirer.
Des bouts de corps apparaissent déformés, sortis de la tourmente des sentiments et des désirs qui cherchent à s’exprimer de manière explosive.
Dans ce tourbillon, le regard est en recherche permanente d’équilibre, mais il faut y renoncer et se laisser porter par le mouvement et toute la sensualité qu’exprime Jennie Gallaine. Juste l’émotion la plus brute possible pour tenter d’aller au plus vrai.


mercredi 20 juin 2018

KATIA RENVOISE : SEUIL DES SILHOUETTES (Yannick Lefeuvre)


 

En écho au cadre, la porte sur l'ailleurs et les silhouettes gardiennes des émotions humaines nous prennent la main vers des rêves sans fins. Katia Renvoisé donne à sa toile un pouvoir de passage. Notre esprit ainsi capté n'hésite plus à prendre le temps de sa rêverie. Elle nous donne en partage l'instant de l'à présent où dîner avec les dieux ne nous fait plus peur. Elle nous invite avec des couleurs de caresses, de plumes voyageuses et de visions tranquilles à traverser les entre deux du monde. Sans faire de bruit mais dans la certitude de ces lieux secrets, elle ouvre nos sens à une parole si rare qu'on doute de son existence. Mais l'artiste est là, elle persiste et signe.




mardi 19 juin 2018

OLIVIER CHEVALIER : C’EST DE LA PEINTURE (Lucien Ruimy)

On sent chez Olivier Chevalier le plaisir de peindre, d'étaler les couleurs en couches successives sur la toile et attendre que cela le surprenne.
Rien ne se passe, ce n'est pas grave, il continue.
Et lorsque l'on regarde ses tableaux c'est cela que l'on ressent : ce voyage de la couleur qui abouti à des paysages abstraits ou pas. D'où émergent parfois des personnages qui sont là comme par hasard, que seul un regard attentif peut détecter.
Le sujet d'Olivier, c'est la peinture fluide ou épaisse; il se laisse porter par les surprises qu'elle peut lui apporter et qu'il va partager avec nous.



" WE ARE VERTIKAL" : DE LA TERRE AU CIEL (Yannick Lefeuvre)


Une verticalité certaine imaginée par ses deux artistes dynamiques, verticalité enflammée ... il est utile aujourd'hui de rappeler à nous autres qui allant yeux baissés oublient de fait les riches horizons, les océans bleutés et l'oiseau qui pépie. Avec la ferme volonté de les ouvrir à de joyeuses utopies, ils inventent des véhicules d'architectures originales.
Une révérence rituelle aux entités issues des couleurs et des formes du monde les actualise. Nous dans le plaisir d'y être, éveillés par ses constructions élancées redonnons  forme et présence salutaire à ces engeances disparues.
 Ce plaisir jubilatoire s'exprime à travers les flèches artistiques colorées lancées par les deux " We are vertikal" vers des cieux devenus en ces jours marchands trop silencieux. Si leurs totems réveillent ces dieux comme nous endormis... fasse que leurs ingénieux montages, l'humour de leurs jeux picturaux et leur savoir aller qui ne demande qu'à se déployer agissent et transforment les tristes réalités en joyeuses perspectives. Nous avons là des élans vigoureux qui peuvent leur redonner et nous redonner le plaisir de chanter et d'enchanter le monde.
A l'écoute de la réponse des entités ainsi chatouillées, les oreilles attentives se dressent ...
 




ISABELLE DERIGO : ECRIRE SUR AILE (Yannick Lefeuvre)


 
Ecrire sur elle, raconter ses envols qui interrogent la vie, poétisent le monde ... et permettent au détour de dévoiler un peu de soi, devient par elle de fait possible. Par ses performances qui du pur au pire font que notre cœur s'arrête, regarde et prend le temps du vivre, elle touche du doigt l'être actuel piégé dans ses impasses. Elle va du coté de la vie, des cinq sens et des questions originelles. Par là elle donne à voir, à penser sans oublier de rire. Ainsi on fait corps avec ses dénudés qui révèlent les emprises et les libèrent dans un geste universel. Elle se donne à corps perdu au risque des clichés mais elle vise un ailleurs où elle vient questionner les oiseaux, les mots et par là, d'être contre toute attente tirée vers le haut.
Ainsi une image symbolise pour moi les processus qu'elle déploie. Avec la lame d'un couteau, elle dessine une verticale et à coté, son corps couché sous le linceul, touché, piétiné dira l'horizon où roulent ses dés jusqu'au cœur de nos vertèbres. Elle dessine ainsi une croix salvatrice et vivifiante. Les éléments judicieux du rêve issus des enfances dessinent une utopie amoureuse qu'elle prend à bras le corps. Riante, elle nous la donne en partage avec une joyeuse générosité. Nos vies perdues par simple peur, retrouvent avec elle, une chance grâce aux battements retrouvés de nos ailes.