lundi 23 juillet 2018

JULIA WILLIAMSON : A MOTS MACHES... (Yannick Lefeuvre)






Les figures de papier mâché  de Julia Williamson ne mâchent pas leurs mots. Des vocables bruts de pomme qui sont il est vrai, hors d'un langage convenu.
L'artiste nous demande peut être au delà d'un regard qui pétrifie, un effort de paroles qui ouvrent.
Un besoin de mots autres car la claque qu'elle nous inflige ne doit pas nous laisser coi.
De fait, il y a dans ce qu'elle nous donne à voir (et avec quel talent !) des multiples signes, de gestes esquissés, de regards par où malgré la déchéance réelle (qui nous concerne tous de près ou de loin) une revendication de tendresse possible. Donc un élan prometteur pour l'autre (ses personnages conçus à doigts nus jouent, se touchent et se regardent) tout autant que pour le public qui s'adonne à cette confiance accordée et sans doute à son insu retrouvée. 
Conciliation profonde qui nous donne pouvoir d'aller au delà de la fascination ou répulsion qui figent vers des paroles humaines qui bougent.
Merci à l'artiste d'avoir osé, c'est si rare...