mercredi 15 novembre 2017

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vendredi 29 septembre 2017

JULIETTE SCHWARTZ : PEINDRE SUR LE MOTIF (Michel Foucault)

« Le motif », « Fenêtre dans le motif », « Motif sur la lagune », « La porte dans le motif ». Le motif semble être un thème récurrent dans l'œuvre de cette artiste d'origine argentine. Mais de quel motif parle-t-on ?

S'agit-il du thème de la nature omniprésente ? On pourrait alors dire que Juliette Schwartz est une peintre de paysages. Comme le peintre impressionniste qui se rend sur le motif, elle explore toutes les subtiles variations colorées proposées par une végétation luxuriante. L'affaire se complique quand cette nature exubérante se met à traverser portes et fenêtres et rend mouvante la frontière entre espaces intérieurs et espaces extérieurs.

S'agit-il des motifs végétaux qui se répètent sur les tapis ou sur les tapisseries murales et qui se confondent avec les plantes d'ornementation occupant les espaces intérieurs ? L'artiste nous plonge dans des espaces incertains où formes et couleurs explosent de force et de vitalité.


Les espaces oscillent entre figuration et abstraction, entre rêve et réalité. Le spectateur navigue dans un monde à la fois lumineux, fluctuant et énigmatique qu'il n'arrête pas d'interroger. Il hésite entre l'absence ou la présence de ce qu'il voit. Le motif (du latin movere, mouvoir) premier du peintre ne serait-il pas de nous inviter à effectuer un parcours intérieur au-delà des apparences ?


vendredi 22 septembre 2017

SOIZIC LUNVEN : LES POUMONS DES ARBRES (Thierry Gaudin)





Les poumons des arbres / Les pulsations des ramures / Invitations et surprises fragiles / Les bronches s’enfeuillent / En symbiose en thérapie / Par glissements des sèves / Quand les pigments causent / Et proposent des poses / Dépasser les trames prévues / Arborescences en évidences / Danses sans contre sens / Les respirations les nervures / Les flux et reflux / S’en viennent investir / Les effluves des yeux arables / Quand dans les espaces / Désertés des urbaines solitudes / Des frontières fabriquées / Dans le prédigéré / Dans l’organisé extérieur / Dans les usines à stress / Quand dans les faiblesses / Se dressent des icônes / Des silhouettes des adresses / Qui hèlent appellent / Ce que furent les halliers / Les bosquets les forêts et les haies / Les espaces chlorophylles / Les couleurs innervées / Les ardeurs millénaires / Les teintes débarrassées de l’arbitraire / Les fils s’immiscent en des toiles / Des tresses des puzzles / Inextricables où les mains / Les doigts les nerfs se joignent / Et rejoignent les organes / Les cellules les filets et croisements / Du ligneux à l’essence / Des essences aux sens / De la peau au travers des revers / Paravents et parchemins / Les pigments unissent et unifient / Dans le multiples des voies / Oubliées ou ignorées / Et des voix qui se sont tues / Et qui se taisent en faim / Et puis se muent en chants et / Complaintes symphonies / Concerts aux articulations / Extensibles jusque les extrémités / Transits vers les milieux / Transmis en vers et croissances / Les centres les ventres les encéphales / Les pesées les percées les pensées / Osent émerger puis panser / Des pensées les idées / Les plaies les blessures …





vendredi 15 septembre 2017

MONIQUE PAVLIN : SUR LA ROUTE (Michel Foucault)


De nombreux peintres ont intégré la photographie dans leur pratique depuis son invention vers les années 1830. L'appareil-photo semble être un outil plus rapide et plus efficace que le dessin pour saisir les images du réel qui serviront à leur production picturale. La pratique de Monique Pavlin s'inscrit dans cette tradition.

Pour sa série « Le pli de la carte », elle traque avec son appareil photographique les paysages furtifs qui s'offrent à elle derrière le pare-brise de sa voiture. Elle privilégie les conditions météorologiques qui sont pour elle sources de surprises inattendues et donc sujets à saisir pour une peinture à venir.
« Il y a plus d'intérêt pour moi dans un ciel qui tremble sous le vent, l'orage, mouvance des images, qu'un ciel sans histoire ».


Plus tard dans l'atelier, la photo sera reprise. Quand elle se met à peindre, Monique Pavlin n'opère pas une simple reproduction de l'image photographique mais la transfigure. Avec le changement de médium, le paysage acquiert une nouvelle présence. De larges surfaces contenant un minimum d'information installent le spectateur dans une zone d'incertitude. On hésite souvent à identifier ce qui est montré. Un château d'eau, un poteau téléphonique, des arbres tordus par la tempête apparaissent derrière le brouillard ou sous un rideau de pluie. Le flou qui les entoure rend imprécis les détails qui permettraient de se repérer. Sur les routes, nulle présence ou activité humaine. La vie semble suspendue. Entre chien et loup, entre apparition et disparition, la traversée silencieuse et solitaire de paysages indécis nous entraîne dans une étrange aventure teintée de mélancolie propice à toutes les rêveries.