jeudi 19 janvier 2017

SANDRINE BEAUDUN : DANS VOS PETITS PAPIERS ... (Yannick Lefeuvre)

Sandrine BEAUDUN
En toute saison, il neige des morceaux de papier blanc dans ses mains.
Chaque réalisation que Sandrine Beaudun nous donne à voir devient au delà de sa beauté formelle un seuil possible à franchir. 
Rien de stable sinon une fragilité qui sera un mot de passe  vers des sensations enfouies, oubliées. Le chemin de voie lactée que le public emprunte par la grâce de ses recherches mène vers des émotions originelles. 
Elle n'est pas sans gravité non plus car ses cousus-mains indiquent sans mièvrerie combien la "toile" éphémère est métaphore. Elle devient à la fois bonheur présent mais aussi passage fugace comme la vie. 
 

Ses délits de délicatesses nous embaument comme autant de parfums.


PHILLIPPE TEISSIER : FAUT-IL VOUS L'ENCADRER ? (Yannick Lefeuvre)

Le rouge frotte sur le brun et fait jaillir la flamme. Philippe Teissier agit-il de même ?
L'allumette serait le mot, le rectangle du coté de la boîte serait l'image et le public le feu.
En accolant l'icône trop connue donc inconnue avec un vocable, il relance les dés.
Il ombre le portrait de clairs obscurs orageux et somptueux. Il torture le vocable jusqu'à voir ses dessous et le tague sur l'image (John Lénine, LHOOQ ...). Ainsi les regardeurs (euses) s'ouvrent à la curiosité voire à l'intelligence d'un jeu décapant. Il nous donne à voir l'énigme et s'éclipse pour d'autres humoristeries aussi jubilantes. 
L'art serait-il aussi la rencontre entre deux effondrements qui sans pathos ouvrent des perspectives vivifiantes ?
 

Il suffit de le suivre d'images en images, de dessins en dessins pour l'entendre rire.

mercredi 18 janvier 2017

MARGOT : LABYRINTHES JUBILATOIRES ! (Yannick Lefeuvre)

Quand on jette une pierre au centre d'une mare, les ondes vont en s'agrandissant jusqu'aux bords déchirés du rivage, Pour Margot, ce ne sera pas un caillou jeté sur une surface horizontale mais plus une montée verticale de la terre vers le ciel.


Les rencontres mythiques, sexuées et florales s'esquissent au fur et à mesure du temps d'élaboration ludique sous ses doigts. Le regard emporté par un public joueur vibrera bien après le premier contact comme ces cercles ondulatoires qui ourlent les surfaces argentées des miroirs d'eau. 
Dans la cathédrale de son esprit, mille et un vitraux diffusent leurs lumières comme autant de vents, confluents et jardins. Les jeux subtils des couleurs cernés de noirs et blancs font de chaque tableau outre leurs mystérieux messages un bijou à emporter avec soi.



CHRISTOPHE FASO : IL VA A L’ESSENTIEL (Lucien Ruimy)

Il n’ y a aucun superflu dans la peinture de Christophe Faso. En quelques traits de peinture noire il délimite ses personnages. Une tête, un corps ou des jambes… Il n’y a que suggestion. 
Comme un funambule, il navigue autour du vide créant ainsi le désir du corps quasi-absent. Tout est dans la force du geste dans une danse calligraphique improbable.
Une tache de couleur rouge est là pour souligner le geste, soutenir le corps, l’aider à s’émanciper du vide. Parfois le bleu l’accompagne, comme pour adoucir l’affrontement du trait et du vide blanc qui supporte l’ensemble.
Ainsi Christophe souligne-t-il la fragilité de  l’être, la fragilité de l’artiste à trouver un équilibre avec si peu de « moyens ». Comme nous il est démuni, perdu face à la dureté du monde. Pour l’affronter le rouge et le noir sont le symbole de la révolte, du désir d’exister. C’est la force de l’humain qui trace sont chemin.