jeudi 23 mai 2013

THOMAS DUSSAIX : ENTREE EN MATIERE ! (Yannick Lefeuvre)

 Nous soupçonnons qu'il y a d'autres mondes.

Pour y entrer, il est riche de sens de se demander quel seuil franchir.
Depuis l'aube des temps, les hommes ont cherché les portes.
L'artiste, avec les gestes précis d'une archéologue amoureux creuse la matière noire.
Ainsi, il libère visuellement le possible.
Il reste à tracer la juste forme, le bon cadre, les lignes de force
afin de franchir les seuils avec confiance.

 Nul besoin d'exercices compliqués, la complexité est à portée de regard.
Il va au gré des balades fructueuses reconnaître les arches que les hommes
ont conçues. Une fois celles-ci trouvées, il en retrace l'itinéraire, le processus.
Il en reprend la démarche pas à pas tranquillement.
Durant ce lent travail, les pensées libérées seront le véhicule
sur lequel il s'envolera vers les rivages inconnus.
 Mais tout à coup, les perspectives s'inversent, tout ce qui fut appris

se démantèle et les certitudes s'estompent.
Une nouvelle liberté prend son envol.
L'artiste comprend qu'une porte vient d'être franchie.
Il est utile d'aller en confiance.

 L'intuition, les signes fugaces, le souffle deviennent des alliés fidèles.

Le jeu mesuré et sensuel de la joute entre le blanc et le noir commence.
Intérieur, extérieur et entre-deux, les repères simples suffisent pour
entendre la peau de la toile sur laquelle les doigts s'agitent, vibrer.
S'il y a lumière qui dévoile, elle sera intérieure.
S'il y a obscurité qui cache, elle sera extérieure.

C'est simple comme bonjour.

La tension créée par les pôles ainsi déterminés libère le souffle de la vie.
Ce sera la quête attentive des équilibres où l'information est à l'exacte lieu
du temps qui s'installe. Le temps se situe aussi à ce point précis où la ligne surgit.
De la rencontre entre blancheur et noirceur naîtra le trouble.
Il est possible que le public attentif soit à l'heure et au lieu du rendez-vous !

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