Nous soupçonnons
qu'il y a d'autres mondes.
Pour y entrer,
il est riche de sens de se demander quel seuil franchir.
Depuis l'aube
des temps, les hommes ont cherché les portes.
L'artiste, avec
les gestes précis d'une archéologue amoureux creuse la matière noire.
Ainsi, il libère
visuellement le possible.
Il reste à
tracer la juste forme, le bon cadre, les lignes de force
afin de franchir
les seuils avec confiance.
Nul besoin d'exercices compliqués, la complexité est à portée de regard.
Il va au gré des balades fructueuses reconnaître les arches que les hommes
ont conçues. Une fois celles-ci trouvées, il en retrace l'itinéraire, le processus.
Il en reprend la démarche pas à pas tranquillement.
Durant ce lent travail, les pensées libérées seront le véhicule
sur lequel il s'envolera vers les rivages inconnus.
Mais tout à coup,
les perspectives s'inversent, tout ce qui fut appris
se démantèle et
les certitudes s'estompent.
Une nouvelle
liberté prend son envol.
L'artiste
comprend qu'une porte vient d'être franchie.
Il est utile
d'aller en confiance.
L'intuition, les
signes fugaces, le souffle deviennent des alliés fidèles.
Le jeu mesuré et
sensuel de la joute entre le blanc et le noir commence.
Intérieur,
extérieur et entre-deux, les repères simples suffisent pour
entendre la peau
de la toile sur laquelle les doigts s'agitent, vibrer.
S'il y a lumière
qui dévoile, elle sera intérieure.
S'il y a obscurité
qui cache, elle sera extérieure.
C'est simple comme
bonjour.
La tension créée
par les pôles ainsi déterminés libère le souffle de la vie.
Ce sera la quête
attentive des équilibres où l'information est à l'exacte lieu
du temps qui
s'installe. Le temps se situe aussi à ce point précis où la ligne surgit.
De la rencontre
entre blancheur et noirceur naîtra le trouble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire