Longtemps
Clothilde Lasserre a eu un sujet de peintures reconnaissables au premier coup
d’œil, des foules vues de dessus. Lorsque l’on voyait l’un de ses tableaux pour
la première fois on se demandait de quoi il s’agissait, il fallait un temps
d’adaptation pour comprendre la scène représentée. On passait d’une abstraction
à de la figuration. Une fois passée la surprise on allait dans le détail de ces
foules et au-delà du sujet de l’anonyme perdu dans un ensemble, c’est la
peinture qui individualisait, c’est elle qui différenciait.
Puis
ces derniers temps, elle a redressé la perspective, du grouillement des foules
elle est passée à une individualisation de ses personnages, ceux-ci sont à
peine suggérés. Ce sont les différenciations de couleurs qui en définissent les
contours, ils sont moins affirmés, ils flottent de manière plus floue, plus
poétique.
La
peinture est plus libre, plus en transparence. Elle prend le pas sur le sujet.
La peinture dépasse le sujet, elle devient l’élément principal, comme si elle
s’en était libérée. Ce qui lui donne une respiration particulière.
La
couleur, les transparences prennent toute leur place, les tons sont chauds. La
peinture, le geste sont tout en énergie. Ils donnent toute la force aux
personnages.
Dans
tous les cas de figures, perdus dans la foule ou plus différenciée c’est la foi
dans une humanité colorée, chaleureuse qu’affirme Clothilde Lasserre.
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