Devant chacune des toiles qui composent la série « Exode », le spectateur est brutalement confronté à une masse énigmatique et flottante qui émerge des ténèbres chargées de menaces. «Radeau de la Méduse» contemporain ou nacelle en perdition : à bord une personne est à la dérive. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Où va-t-elle ?
Dans la masse compacte où tout semble faire corps, il est
difficile de démêler les
fragments qui la composent. Des mains s'agrippent énergiquement à des oreillers
ou des coussins qui se voudraient rassurants, des bras pressent des matelas
trop encombrants, des corps disparaissent derrière des objets de fortune, des
visages se détournent et se camouflent. Les éléments corporels ne semblent plus
constituer que les fragments éparpillés d'une personne. Le naufragé semble
avoir perdu son intégrité.
Rien ne désigne ce que fuient ces personnages errants et
rien ne permet de leur donner
une identité. Cependant les toiles de Xavier Jallais ne sont pas sans évoquer
les réfugiés qui traversent actuellement
l'Europe pour s'éloigner des guerres et des massacres qui menacent leur vie et
celle de leur famille.
On pense également aux
sans-domicile-fixe ou aux sans-abri que l'on expulse dans la rue. Contrairement
aux images-chocs des médias, les toiles de Xavier Jallais n'imposent aucun
discours univoque. Leur mise en scène picturale empreinte de compassion
questionne le spectateur sur la profonde solitude et la lente déshumanisation
qui menacent les précaires et les plus démunis.
Bravo Xavier, c'est très beau, à tous niveaux. Ré-humanise ceux qu'on dés-humanise...
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