Il a comme poussé trop vite, avec l’air d’être toujours ailleurs,
un look dégingandé, un sourire chaleureux, font que Julien a toujours l’air d’un
adolescent malgré sa bonne trentaine.
Dans son travail pictural, tous ces éléments se retrouvent. Il y a là une énergie, une force sourde qui
s’exprime par des personnages burlesques ou inquiétants qui ne font que faire
ressentir le désarroi de Julien face au tourbillon de la vie et au monde qui
nous entoure avec sa violence permanente.
Ces personnages lancent un appel à l’aide, un cri d’alarme. Ils
sont ainsi un espoir, une façon de refuser l’écrasement, même s’ils sont cernés
par des masses de peintures terreuses, ils essaient de sortir de cette gangue
cassée parfois par des hachures de couleurs vives. Ils se regroupent, se
contorsionnent, montrent les dents… Prêts à l’action, ils ne se laisseront pas
faire.
Quand Julien peint, même si le résultat final laisse à penser à une
peinture rapide et désordonnée, il doute en permanence, les repentirs sont
nombreux, il y a des dizaines d’essais avant le résultat final. C’est cette
recherche qui donne le dynamisme de ses toiles.
Mais la mise en scène de cette farce est aussi tournée en dérision par
l’aspect enfantin de son style et les titres de ses tableaux
(« Coucou », « S’faire une toile », « Tu veux une friandise »).
Derrière ce déguisement, Julien nous questionne sur le monde. Il exprime une
forte sensibilité, un appétit féroce de la vie.
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