Ils sont là, vêtus de leur seule peau de peinture
terreuse. Ils émergent de la toile comme s’ils venaient de sortir de la vase
originelle. La peinture est dense, épaisse, travaillée en couches successives
qui creusent et marquent la peau.
La texture de la peinture est par ses strates comme
une archéologie de la mémoire. La mémoire de la peinture et la mémoire des
personnages dont la peau garde les traces des coups de la vie.
Les personnages de Christophe Blanc sont des morceaux
d’humanité, par leur présence ils nous questionnent sur ce que nous faisons de
notre monde, de notre vie. Il va au plus profond de nous et d’eux-mêmes.
Il n’y a là aucun récit, ce qui apparaît, c’est
l’être humain sans fioritures, ordinaire et porteur sur sa peau, son visage et
son regard de toute son histoire en tant qu’individu mais aussi comme un
fragment d’humanité. Ils nous font face, ne fuient pas notre regard, ils nous
appellent à partager leur humanité.
Seuls ou en groupe, assis dans des fauteuils fatigués,
en chorale ou en beuverie c’est le regard plein de compassion, de tendresse ou
d’ironie que porte Christophe sur lui et sur nous.
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