Lors de la présentation de son travail au cours de Puls'Art
2019, Dominique Brizé avait installé une chaise au milieu de son espace.
C'était une invitation à se poser, à s'arrêter, à prendre le temps de dialoguer
avec les toiles qui s'offraient comme autant de fenêtres ouvertes à
l'imaginaire du visiteur. D'emblée le regard est sollicité par les couleurs
vives qui organisent entre elles un généreux bouquet de lumière. C'est un
ballet, c'est une symphonie. Bruyant diront certains, joyeux à n'en pas douter.
Le plaisir du peintre à jouer avec les couleurs est évident. Dominique Brizé
est prêt à toutes les tentatives mêmes les plus risquées. « Certaines
couleurs ne sont pas faciles à apprivoiser. J'ai beaucoup de mal avec les
verts. ». Alors il ajoute du bleu: « Le bleu c'est plus
rassurant ».
Aucune forme ne s'impose pour se raccrocher au réel. Le
spectateur est invité à jouer avec les propositions colorées pour créer son
propre parcours, son propre cheminement, ses propres histoires. En faisant
dialoguer les couleurs entre elles, de nouveaux espaces s'organisent. Ici un
rectangle bleuté devient une fenêtre ouverte sur le ciel ou le reflet d’un
miroir, là une surface blanche installe
une silhouette lumineuse en premier
plan. Parfois des cernes noirs ou bleutés viennent renforcer le surgissement
des images. Progressivement un théâtre d'ombre et de lumière se met en place,
il se charge de souvenirs de scènes vécues ou de réminiscences des maîtres anciens.
On peut penser à des scènes d'intérieur intimistes évoquant Matisse ou Bonnard.
Passer un moment en compagnie de Dominique Brizé est un réel
moment de bonheur partagé. Il aime communiquer son étonnement devant le
surgissement de ses créations dont il dit ne pas en être complètement le
maître. Devant tant d'audace et de spontanéité maîtrisées, la vie soudainement
reprend des couleurs et du souffle. On en sort tonifié et ragaillardi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire