mardi 24 septembre 2019

DANIELLE DELGRANGE (Michel Foucault)





Le paysage est au cœur des préoccupations artistiques de Danielle Delgrange. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Il était particulièrement intéressant d'effectuer un parcours sur les œuvres présentées lors du Puls'Art 2019. Dans les portraits plus anciens, la touche expressive met en valeur l’intensité des visages et des regards théâtralement mis en scène sur des fonds neutres. Tout le dispositif pictural est mobilisé pour mettre en valeur les diverses expressions des corps ou des visages. Dans cette veine, un nu féminin vu de dos est magistralement offert au regard dans un superbe écrin de rouges flamboyants.
Deux œuvres récentes ont particulièrement attiré mon regard parce qu'elles introduisaient une rupture dans le travail de Danielle Delgrange. «Perce-neige» où le torse nu d'un jeune homme semble faire corps avec le fond de nature. Nulle rupture entre le corps et le décor naturel, tous les deux sont peints avec la même touche expressive et les mêmes couleurs. Dans «Étude automne, visages», ce rapport étroit entre la présence humaine et celle de la nature est accentué  par l'hésitation du regard : entre les deux visages et la guirlande de feuillage qui les relie, il ne sait auquel donner le plus d'importance. Règne végétal et règne humain sont inextricablement reliés dans un même univers.
Cette nouvelle approche trouve son aboutissement dans une toile intitulée «Eliott dans la forêt». Un enfant vu de dos fait face à une succession de vagues colorées qui paraissent le submerger. Il ne paraît nullement effrayé par la profusion des taches qui éclaboussent la quasi-totalité de la toile. Nulle menace dans cette liberté de gestes et de couleurs. Au contraire une nature généreuse accueille avec bienveillance le corps fragile de l'enfant et l'enveloppe de ses chaudes harmonies. Dans ses portraits ou dans ses paysages, la même touche énergique de Danielle Delgrange est toujours présente pour évoquer et suggérer la présence du vivant. Belle quête attentive pour interroger la même énergie vitale qui réunit notre présence au monde et notre environnement.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire