dimanche 16 juin 2019

MARC LIMOUSIN : SUIVRE LE FIL ... (Yannick Lefeuvre)


Photo Evgenia Saré
Marc LIMOUSIN



Marc Limousin tente de capter les sensations venues du monde, celles d'un Rimbaud, du «  picoté par les blés » qui de cette émotion le mène à «  fouler l'herbe menue ». soit un geste artistique. Un « jeté du bras » qui vient en réponse au bonheur d'avoir reçu, à la joie d'être là, au don d'en traduire quelque chose. Pourtant, il reste humble dans son exploration. Il s'exerce à mille et une tentatives pour cerner la merveille. Et celle là, vue au Mans ce week-end, une simple ligne qui relie trois concentrés de formes-couleurs. C'est si simple que le public s'interroge et parfois passe à coté. Quelques uns y voient une ligne d'erre pour écrire, d'autres une arabesque calligraphique et pour ma part, je veux y voir une note qui va vibrer dans les en-dedans mais aussi les transporter de l'une à l'autre sur une vibration musicale tenue à travers et au-delà … qui de l'origine aux confins va s'effilochant dans l'univers. La ligne musicale éclaire, relie et touche les espaces de sensations à la teneur, terreur et bonheur de matières emmêlées charnelles et parfois sculptées. Parfois, il ose la structure des cartes, tenté aussi par la géographie comme autant de tentatives vaines de retenir, d'asseoir et de repérer les fugaces impressions venues des territoires du monde. En fait, toute matière semble reliée par un lien musical. Un lien harmonique entre petits ou grands chaos. Ce serait une ligne de front insaisissable qui nous invite à vivre l'horizon non comme limite ou frontière mais comme relais de nos désirs sensibles. 
Le plasticien funambule avance sur ce fil et vous salue d'en haut sans oublier de vous tenir la main en bas afin que notre regard confiant s'ouvre à la beauté du monde..





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire