N’oublies pas demain c’est l’ouverture de la pêche, m’a dit Erick
Leprince avant de nous séparer suite à ma visite à son atelier. Erick est un
amoureux de la nature, et un pêcheur invétéré. Il pêche et peint les poissons
avant de les manger. L’œil, puis la bouche, le plaisir des sens.
Son regard sur la nature est celui d’un spectateur émerveillé.
L’artiste cherche à s’en approcher et à nous faire ressentir cet
émerveillement.
Les poissons donc, mais aussi les oiseaux ; les paysages les
plus divers, mais surtout ceux des bords de l’eau. Enfin les plantes, les
fruits ; les tournesols et les citrons l’emportent.
Mais si son travail est essentiellement figuratif, il y a dans sa
façon de peindre des fonds abstraits et la représentation figurative est
souvent nerveuse, très gestuelle proche elle aussi de l’abstraction et le
contraste avec des dessins extrêmement soignés est saisissant.
Erick Leprince rempli des carnets de dessins à la plume qu’il
utilise ensuite pour créer des tableaux. Il y a là une base très riche, épurée
et forte.
Avec un nom comme Leprince, on n’est pas loin du trône, avec humour
Erick peint aussi des rois sans royaume, sans peuple à pressurer, ce sont bien
sûr des rois pêcheurs.
L’autre passion d’Erick,
c’est l’art africain, là il est
intarissable, avec un grand plaisir il montre quelques éléments de sa
collection, explique la fonction de tel ou tel masque ainsi que les traces du
travail des sculpteurs. Cela l’a conduit à partir d’anciennes photos d’Afrique
reproduite sur toile à y lancer de grands coups de pinceaux de couleurs vives.
Il est à la recherche d’une cohérence picturale face à
l’incohérence du chaos du monde qui détruit cette nature qu’il aime tant. Ses
vanités sont bien sûr là pour nous rappeler
à plus de modestie face au monde qui nous entoure, «une esquisse de
réflexion sur notre vie, notre travail », nous dit-il.
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