Dans le geste fou de peindre, il écartèle les
règles. Gazio fouaille sans hésiter dans la masse des couleurs. Il en extrait
la substance et injurie le plat des toiles jusqu'à ce qu'elles rendent gorge.
On entend le bruit que ça fait, son souffle et les poils qui s'écrasent en
pleine bataille...vigueur et densité des matières...les bleus stupéfiés, les
rouges violés, du orange-citron au vert de cristal … À chaque coup porté, à
chaque contusion, des mondes inattendus s'ouvrent et dansent devant nos yeux...
Dans la peinture actuelle l'abstraction s'est
policée, devenue équilibre, devenue abstraite. Lui, avec fougue, il renâcle et
force la couleur à suinter, à déchirer le fond qui s'en va gicler au premier
plan. Aucune pensée en amont, aucune paresse... que du risque... et nous, on ne
peut rester immobile à regarder... faut pour entendre et renifler ça, bouger
avec lui , s'éloigner, s'élancer, respirer en accord ou non avec ses folles
envies...
Attention peinture toujours fraîche, juvénile pour
crier l'inouï des paysages avec les vents, les lumières de l'instant, les
vibrations odorantes...
Si on s'y jette avec la même ardeur, on mate ses
embrasures, ses montées de terre, d'arbres et d'eaux, d'horizons en flamme...
on flingue les lignes des « trous de verdure », on bouscule les
espaces dans un temps qui file et défile au rythme de son muscle cœur battant
rouge sang... chaque arbre est le doigt d'un titan, ça fricote dans un coin, ça
sent le chaud dans un autre, le froid des fois, l'humide, le mouillé ou le sec
partout. C'est toujours vivace et toujours chaleureux, pas d'emphase, juste le
vrai combat de la beauté en mouvement.
Superbe Nicolas, j'aime beaucoup tes dernières oeuvres.
RépondreSupprimerGérard Stricher
Bravo mon copain Nicolas tu mérite qu'on parle de toi t'es un vrai mec bien...
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