Parfois une seule photo raconte l'itinéraire d'un
voleur d'images, voleur dans le sens où il lui faut arracher des preuves à la
vie pour nous la montrer autrement. Celle là ne se laisse jamais facilement
dérober sa vérité. Il faut donc la surprendre, la saisir au vol et c'est ce que
Arturo Valentino réussit le mieux. Ses « images » aussi belles,
précises et élaborées soient-elles nous donnent souvent à entendre la beauté,
l'étrange et souvent les tragédies humaines.
Ici, par exemple nous voyons un mot troué par le
vent,
« LA FORTUNA ».
De même que se décline par moitié, son ciel chargé
de nuages et cette terre caillouteuse, le mot écrit en lettres de fer s'oppose
violemment quoi qu’avec humour avec le vide du paysage. Le mot ici vidé de son
sens autant par l'image que par sa raideur ferrique devient une métaphore
judicieuse du désir vain de richesse des hommes ... et sans doute aussi de celui
du photographe.
De fait, il nous livre avec justesse ses trésors débusqués au
hasard par son regard pointu. Il nous rappelle ainsi par cette photo qu'il
s'agit plus d'être présent au monde que de désirer le posséder.
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