Immédiatement, sur ses toiles, la joie de la couleur
explose, on en ressort nimbé. Ses tableaux racontent le jour ensoleillé du
monde, on prend en pleine face un coup de jeunesse heureuse. Une confiance
revenue, un pas alerte dans la tête, un jeu de quilles sur le bord des lèvres,
on respire avec lui. Puis tout de même, une fêlure juste au coin de l'œil, au
bord des larmes, juste un petit coin salvateur par où passer. Alors, le public
en confiance ose se faire oiseau, souris ou dragon car il y a là seuil à
franchir, porte à ouvrir et tout à coup tant à se dire. Il donne alors
processus à ces cheminements picturaux, des structures proches du symbole, des
ruptures fécondes de pensées neuves et surtout ce par où il passe donne sens au
désir. Mais loin de lui les prises de tête, le verbiage abscons, la parole
inutile, c'est vers la tendresse qu'il déploie les poils vibrants de son
pinceau sur des toiles généreuses pétries au levain dans leurs sobres carrés. Pinson,
vers le jeu de vocables, vipère vers le poème sans virgule ni poing, légers
zéphyrs vers les mélodies de la vie. Pas à pas, seconde après seconde, de
souffle en souffle, il avance et on le suit. Yves Barré, artiste atypique, le
génie de la surprise en bandoulière trace sa route originale, féconde et pleine
de vie. Il aime quand lui même surpris par ce qu'il donne, surprend celui qui
éberlué partage le rire avec lui. C'est une façon si rare d'être artiste que le
bonheur de le connaître nous ravit.
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