Les abîmes crépusculaires aux nuances chiens et loups aquatiques vibrent de cadres en cadres et nous voilà emportés dans une autre réalité. Dans ces boîtes-voitures, boîtes-bateaux, boîtes qui boitent, les êtres embarrassés de leurs membres, de leurs cous et de leurs bras les axent sur des verticales et des horizontales dressées comme autant de perspectives nécessaires à la survie en lieux clos.
Ces gens vivent au plus serré dans le
cadre à touche-touche devenant des êtres à longs cous par nécessité d'en
sortir, de respirer et de voir autrement des ailleurs. De fait, un plus que soi
totalitaire et carré régente les toiles se nourrissant de l'une à l'autre de
deux ou trois symboles visibles et récurrents, rappels de la finitude, d'une
transcendance à venir, d'un plaisir bref ? Avec l'espoir possible
d'ensoleiller ses horizons, l'artiste Monjo signe ainsi d'un geste l'humour de
ses toiles avec un talent aguerri, une justesse du trait et une judicieuse maîtrise
des couleurs, sa vision du monde ici bas. Le public frotté à cet imaginaire
inattendu se désemplit d'un poisson, d'un révolver, d'une guitare et de
quelques bouteilles à boire avec lui se délivrant ainsi d'un trop d'espace
inutile. Ces imaginations en clins d'œil tragiques nourrissent des rêves à
partager en sa ludique compagnie, le public en redemande.
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