Marc Limousin tente de capter les sensations venues
du monde, celles d'un Rimbaud, du « picoté par les blés » qui de
cette émotion le mène à « fouler l'herbe menue ». soit un geste
artistique. Un « jeté du bras » qui vient en réponse au bonheur
d'avoir reçu, à la joie d'être là, au don d'en traduire quelque chose.
Pourtant, il reste humble dans son exploration. Il s'exerce à mille et une
tentatives pour cerner la merveille. Et celle là, vue au Mans ce week-end, une
simple ligne qui relie trois concentrés de formes-couleurs. C'est si simple que
le public s'interroge et parfois passe à coté. Quelques uns y voient une ligne
d'erre pour écrire, d'autres une arabesque calligraphique et pour ma part, je
veux y voir une note qui va vibrer dans les en-dedans mais aussi les
transporter de l'une à l'autre sur une vibration musicale tenue à travers et
au-delà … qui de l'origine aux confins va s'effilochant dans l'univers. La
ligne musicale éclaire, relie et touche les espaces de sensations à la teneur,
terreur et bonheur de matières emmêlées charnelles et parfois sculptées.
Parfois, il ose la structure des cartes, tenté aussi par la géographie comme
autant de tentatives vaines de retenir, d'asseoir et de repérer les fugaces
impressions venues des territoires du monde. En fait, toute matière semble
reliée par un lien musical. Un lien harmonique entre petits ou grands chaos. Ce
serait une ligne de front insaisissable qui nous invite à vivre l'horizon non
comme limite ou frontière mais comme relais de nos désirs sensibles.
Le plasticien funambule avance sur ce fil et vous salue
d'en haut sans oublier de vous tenir la main en bas afin que notre regard
confiant s'ouvre à la beauté du monde..
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