L'une
prend l'autre en photo. Le visage-photo devient portrait-tableau, chacune se
tire le portrait selon son talent. Un portrait donc plus vrai mais en lien avec
ce qu'il cache, avec ce qu'il y a « là dessous » qui résonne avec le
« par là dessus ». Troublantes représentations humaines obligeant le
regard à errer par dessus, par dessous et à coté évoquant ce qu'il en serait des
liens, des échos entre sensations, émotions jusqu'à partager le sentiment du
verbe. Le masque-visage s'il recouvre la cruelle vérité d'une émotion la
transpose en substances colorées lui donnant une distance, une autre façon
d'approcher la douleur. Avec elles, le pas de coté est talentueux sinon ce ne
serait qu'expérience picturale caduque. De ce fait, le sentiment qui se révèle
entre l'une et l'autre devient une sorte de miroir où la personne et le reflet
créent un mouvement qui rend l'émotion pensable. Étrange voyage qui nous met la
puce à l'oreille comme quoi cet effet de reflet-masque-miroir serait par la
même notre réalité. En tout cas, les artistes nous donnent l'opportunité d'un
cheminement, d'une transfiguration et pourquoi pas d'une résolution à vivre en
public. Un public apostrophé qui s'entend dire l'étonnement d'être lui aussi
dans cette entrevue possible. La qualité des artistes étant de situer les
questions au bon endroit par une pratique duelle rare dans le champ pictural.
Dans le geste de se cacher pour mieux être retrouvés, les enfants en savent un
bout, espérant une fois hors de vue qu'on les débusque avec des rires et des
chatouilles. Ces deux artistes malicieuses et complices disent avec leurs
toiles une vérité qui nous déloge, nous dévoile et nous rend à nous mêmes …
ainsi attrapés, on rit avec elles.
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