Dans les
toiles de Marion Tivital, il y a ce réel là où froncent les sourcils et comme
aucun détail ne nous explique quoi que ce soit sinon l'évidence de lieux, de
paysages et d'objets connus, nous sommes initiés à inventer de nouveaux liens.
On passe devant, on passe à coté, on trépasse, on s'absente près d'une maison
suspendue, d'une silhouette d'usine au bord de mer, d'un toboggan vide pour
piscine orpheline, de bouteilles de plastiques sans étiquettes. En échos
éveillés, on peut y ressentir du masculin et du féminin, de l'éros et du
platonique, du vide et du plein qui toutefois baignent dans une brumeuse
atmosphère. Et s'il n'y a pas d'humains sur les toiles, l'humain lui, est dans
le voile, dans le regard de l'artiste qui par cette brume douce qui enveloppe
les objets et les lieux humanise le vide. Alors, ainsi élagués à ce point de
non références, nous nous inventons des seuils à franchir qui nous mènent par
exemple de « hum ! » au verbe « humer ». Humer donc
une tragique humidité, ce qui en peinture est un privilège rare.
Blog d'Art Actuel (peinture, sculpture, photographie) - contact : redaction.regart@gmail.com - animateur Lucien RUIMY
mercredi 10 avril 2019
Marion TIVITAL : HUM ! (Annie et Yannick Lefeuvre)
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