En revisitant d'une
manière contemporaine la technique ancestrale de la grisaille utilisée pour les
vitraux, Chloé Cottalorda développe un
univers personnel en noir et blanc qui joue avec la lumière et la transparence
du verre. Sur une plaque de verre préalablement recouverte d'une poudre
grisâtre (à base d'oxyde métallique), elle fait émerger ses images entre le
noir qui occulte et le transparent qui révèle le blanc d'une couche inférieure.
Ces images subtiles tout en nuances de gris nous racontent d'étranges
histoires : des corps désirables et fragiles côtoient de troublants personnages hybrides mi-homme mi-animal.
Avec une jubilation non dissimulée, Chloé Cottalorda se
plaît à mettre en scène des saynètes où tout est placé sous le signe du jeu et
de la facétie. Rien n'est à prendre au sérieux, tout est à regarder en
souriant. L'artiste traque et questionne avec humour ce qui est profondément
enfoui en chacun de nous : l'intimité des corps, nos rapports avec les
autres, nos peurs et nos désirs.
« Gommer les désirs avec mon visage en guise de
chiffon »,
« Écraser entre mes doigts comme une pincée de
sel »,
« Ligoter un temps mort »,
« Piéger ta douce inquiétude, lui tordre le cou, lui
clouer le bec ».
Cédez aux douces injonctions de Chloé, laissez-vous séduire
par ses mots charmeurs, poétiques et ludiques et vous entrerez dans un
bel univers qui mêle sérieux et légèreté. La jeune artiste n'est pas à un
paradoxe près : parler de l'intime en utilisant la technique de la
grisaille, il fallait le faire. Cela s'appelle l'élégance.
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