Sarah BOULAY
Quand on pénètre chez Sarah Boulay,
on traverse en premier l’atelier, fait inhabituel chez les artistes. Une simple
verrière le sépare des pièces d’habitation où elle vous accueille autour d’un café.
Cette porosité apparente des espaces reflète, en réalité, l’unicité du
personnage. Au mur et sur les meubles figurent, en bonne place, certains de ses
travaux antérieurs ainsi que ceux d’amis croisés à l’Ecole des Beaux-Arts du
Mans. La figure paternelle n’est pas absente, et les souvenirs de voyages sont
aussi des œuvres d’art…
Au quotidien Sarah enseigne à des collégiens et à d’audacieux lycéens qui ont choisi l’option artistique dans le cadre austère de leur baccalauréat.
Retour à l’atelier. Une nouvelle
série est en cours. Sarah passe d’une pièce à l’autre. Des petits aux moyens
formats. Elle semble hésitante dans ces commentaires… Cependant il nous tarde
de découvrir ce nouvel univers. Un univers végétal, accompagné d’un patient jeu
d’écriture graphique en noir et blanc, et tout en rondeur. L’humanité n’a,
semble-t-il, laissé aucune trace de son passage…
Pour évoquer finalement ces toiles
transformées en bas-relief par l’apport de cactus séchés (des « coussins
de belle-mère » selon l’expression populaire !) Sarah parle de
dualité, de confrontation entre force et douceur, ainsi bien dans l’opposition
des formes que dans le choix des matériaux, une constante dans son travail. Un
doute, toutefois, s’empare du spectateur. Et si, à bien des égards, la vraie
« dualité » de cette œuvre se situait ailleurs ?
Entre, par
exemple, l’infinie pudeur et l’extrême délicatesse de la réalisation, et la
puissance des formes de l’anatomie
humaine qui surgissent brutalement, dès lors que notre regard épouse la pensée
intime de l’artiste !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire