jeudi 19 juin 2014

CORINNE HERAUD : LES ÂMES SILENCIEUSES (Thierry Gaudin)

Dans le puits puissant des peaux lisses
Des esprits vivants poussent l’huis
Perdus entre mémoire et vigilance
Ils lancent dans le silence
Des évidences sans fond
De sels et de sondes
De miels et de rondes
D’ondes sassées sur missels intimes
Entre le réel tout fard épousseté
Miroirs d’ivoires des avoirs métamorphisés
Où le visage se sait sans savoir
Regards retournés
Spectacles sacrés sur l’autel de l’évanescent
Où Ève ou Lilith ou Marie ou Madeleine scrutent leurs beautés
Dénoncent du moment son mensonge latent
Les nuits du dedans débordent
Lucides elles tentent de franchir le seuil
Du sensible sans espoir autre que puiser
Sans s’épuiser l’être de l’être
Les yeux tendus au-delà du cristallin
Poncent les à-peu-près
Prêts à saisir du bout des mémoires innervées
La persistance des voiles jetés après regards
À rebrousse temps dans l’espace des pellicules
Entre derme et craquelures
Les émulsions affleurent sur les eaux des naissances
Frissonnent les poussières des ans

La source se sait et persiste à signer
De l’apparence l’évidence feutrée
Sur les marges des ombres
Des instances esquissent
Leurs existences insoupçonnées

Les nuits du dedans épousent l’aurore
Inséminée de souvenances et de résurgences

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