Marie-Christine Palombit a un thème : le
corps nu. Son atelier elle l’appelle même ARTCORPUS. Mais il s’agit d’un corps suggéré, en
mouvement qui prend le spectateur par surprise, lorsqu’au-delà du mouvement de
la peinture il découvre, appréhende les
éléments du corps.
Le dessin s’imbrique dans une gestuelle
calligraphique à la peinture à la gamme chromatique limitée : noir, brun,
parfois un peu de rouge.
Pas de visage, juste des éléments du corps
saisis sur l’instant comme s’il attendait que nous l’ayons identifié pour changer
très vite de position.
La gestuelle du dessin comme celle de la
peinture est forte. Marie-Christine veut saisir l’instant et passer très vite à
une autre posture.
Seule une longue pratique des gestes cent fois,
mille fois répétés lui donne cette virtuosité, cet équilibre entre le dessin et
les mouvements de la peinture.
Jamais le corps n’est pris dans sa totalité ce
qui accentue l’impression de mouvement et donne au corps une grande liberté car
ainsi il suggère plus qu’il ne montre.
Un pied, une main, un sexe, un sein… debout,
assis couché… le corps est là dans sous ses états, dans toute sa force, sa
sensualité. Il parle, nous parle.
La philosophie de Marie-Christine en
quelques points :
•
Accepter ce qui vient sans me juger
•
Ne pas enfermer mon regard dans des a priori formels
•
Développer l’art de discerner l’inhabituel dans
d’habituelles apparences
•
Remettre en question mes acquis en respectant mon
univers
•
Garder le sens du risque
•
Être un capteur récepteur comme un
« gestionnaire du hasard »
•
Percevoir le tracé que j’appelle « vivant
ou habité » et éliminer ce qui ne l’est pas
•
Mettre parfois en faux mes propres règles pour
accéder à de nouveaux territoires
•
M’abandonner à l’instant
• Avoir le geste juste comme intention pour une
matérialité sereine
• Orchestrer la dextérité du geste, l’étude du
sujet et l’accident pouvant survenir
• Travailler plutôt sur un temps court mais
intensément
• S’autoriser aux transformations et
déformations de la réalité jusqu’au paradoxe
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