Au
fond de la cour, Guy Brunet a installé son atelier, au-dessus, il a fait
construire son appartement. C’est un artiste chaleureux qui nous
accueille dans le bazar grouillant de créativité : son atelier.
Ses travaux se font par séries sur le même thème : Les masques, les crânes, les personnages statufiés ses filles...
Dans
un premier temps on est époustouflé par la maîtrise technique de Guy Brunet.
Mais si l’on s’arrête là on passe à côté d’un artiste qui jour après jour
construit une œuvre.
Il
peint et repeint ses modèles afin de leur donner une texture, un velouté
faisant palpiter les chairs, vibrer les visages. Ils nous parlent, ils sont
vivants.
La
relation aux peintres anciens est constante : là une tête emprunté à Van
Dyck, un cheval à Vélasquez, une Gorgone à Caravage… Au delà du costume, des
époques ce sont toujours des êtres humains que l’on pourrait rencontrer au coin
de la rue. Par ces emprunts Guy Brunet s'inscrit volontairement dans l'histoire de l'art. De la prétention ? Non, la simple formulation d'une grande exigence artistique.
Tous ces personnages sont mélangés à des inconnus
ou des célébrités qui pris dans des ensembles de portraits participent à créer
une foule de personnages statufiés qui constituent une tranche d’humanité. Ils sont là, ils nous regardent, nous
prennent à témoin. Parfois leurs pensées intérieures sont plus fortes,
mélancoliques, heureuses, tendues… au spectateur d’imaginer sa propre histoire.
Une
des séries est celles des crânes. Ils sont
alignés, posés là ; ils nous rappellent la vanité de la vie, son
caractère éphémère. Ils sont la dernière trace de notre humanité. Blancs ou
noirs… il ne reste que des os. Le caractère sériel est là pour nous rappeler que si nous sommes des individus, nous sommes aussi une partie d'un ensemble, dans la vie, comme dans la mort.
Ses
filles sont aussi son sujet, posées dans l’espace, on ne sait pas si elles
reposent ou si elles volent. La présence de tissus roses est là comme une
référence aux tissus peints par les maîtres anciens, mais aussi comme une
signature. Peintent régulièrement, elles sont là comme des balises du temps qui passe. Un constat immortalisé par l'artiste qui lui donne, leur donne, nous donne, une vie au-delà de la vie.
Avec
la série des masques des morceaux de
tableaux anciens sont apposés sur les visages de personnages modernes créant
ainsi une liaison entre le présent et le passé, mais aussi des personnages fantasmagoriques qui sont comme des interrogations sur la
nature humaine.
Les fonds uniformes, gris, noirs, marrons ne sont
là que pour souligner les sujets de Guy Brunet : l’humain et la peinture.
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