Déambuler parmi les œuvres, c’est déjà sans les
toucher, expérimenter la douceur fragile de la porcelaine. C’est aussi la
caresse sur l’œil des couleurs entraperçues à l’intérieur des pièces. La
blancheur du dehors, la couleur du dedans.
Et nous, à côté, avec cette sensation
forte d’être dehors avec le désir d’être
dedans. Pour être protégé. Les yeux ne suffisent pas à explorer l’œuvre, encore
faut-il la prendre en main, expérimenter sa légèreté qui touche à
l’immatérialité.
`La main aide l’œil à explorer la vie intérieure de ce qui se
donne à voir, de la part secrète qui se dérobe à notre regard. Nous sommes confrontés
à la lumière elle-même, à la fois visible et invisible.
Les formes évoquent des
êtres vivants, des coraux, des végétaux, pouvant venir de très loin, à travers
le temps, l’espace. Ou de très près, de notre corps même, d’organes sublimés au
sens propre, passant de l’état solide à l’état gazeux de la porcelaine
translucide.
En fermant les yeux, on se prend à imaginer un voyage intérieur,
en déambulant dans une de ces porcelaines, immense et chromatique, de pièce en
pièce, de couleur en couleur, nos doigts d’enfant glissant sur les parois de
cette matrice protectrice et fantastique.
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