Cécile LEROY
Son
téléphone à bout de bras, Cécile capture des fragments de son corps, des
entrelacements de bras et de genoux, des boucles et des courbes qui sont autant
de fragments d’humeurs. Le cliché est spontané, le cadrage serré et la photo
est ensuite abimée.
Elle
délaisse la netteté, les contrastes maitrisés et les images lisses pour faire
confiance au hasard et à l’intuition. La lumière qui enveloppe ses fragments
corporels révèle l’humeur de l’instant : la douceur d’une main, la placidité
d’un œil, le jeu de jambes, la chaleur d’une gorge... Elle lève le voile et se
livre. Avec pudeur toutefois, car les griffures, les filtres et les taches, sur
la photo, obstruent la perception. Ils suggèrent la faille et la pudeur du
photographe.
Comme
une riposte aux selfies des réseaux sociaux qui donnent à voir beaucoup et tout
le temps, son projet singulier est un mélange hétéroclite de réalité brute et
de poésie. Une matière hybride qui nous invite à l’intimité et à
l’introspection.
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