Charlotte de Maupeou est
une jeune femme déterminée. Après un séjour à la Casa Vélasquez en 2003,
Charlotte a revisité la peinture de Vélasquez, Vermeer ou Delacroix. Comment
ces maîtres de la peinture auraient-ils peint s’ils étaient de notre temps ?
Charlotte nous en donne une idée, sa version. Car si l’on reconnaît au premier
coup d’œil ces tableaux célèbres, la matière, la texture de la peinture en sont
totalement différentes. La fluidité de la peinture, le geste non effacé leur
donne un aspect des plus contemporain.
Sa dernière série sur les fleurs est le
fruit d’un atelier en travaux qui l’oblige à s’installer de manière précaire
dans une grange avec vue sur les champs de sa campagne. Les aléas du temps
créent une urgence, le genre de situation qu’aime Charlotte, tout son savoir
faire est ainsi concentré par ces obligations et là elle peut donner le
meilleur d’elle même.
Le caractère monumental de ses fleurs, l’exubérance des
touches font que ne sont pas seulement des fleurs, mais de la pure peinture.
Peintes sur du papier marouflé sur la toile les déchirures que cette opération
a occasionnées sont la mémoire de la précarité de la création.
Il y a toujours, chez Charlotte de Maupeou, cette volonté de demander au spectateur un effort sur ce qu’il regarde.
Il y a un sujet et il y a la matière, la texture de la peinture, dont il est
fait ; le sujet en peinture, ce n’est pas le sujet.
Ce qui caractérise l’ensemble des travaux de Charlotte de Maupeou,
c’est un geste fort, une détermination à entrer dans la peinture et l’un de ses
éléments fondamentaux : l’eau. Les touches sont rapides et spontanées, à grands traits la
toile est caressée par de larges coups de pinceaux.
Derrière cette énergie déployée, cette spontanéité, il y a
aussi une cohérence, un contrôle qui fait toute la force de la peinture de
Charlotte de Maupeou.
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