Il existe tout autour de nous une infinité de sujets
possibles. Il suffit de savoir regarder. Il suffit souvent d’ouvrir les yeux.
Claude Gassian, photographe de stars, habitué à porter son regard sur l’humain,
a dans cette série exploré d’autres horizons, révélant un monde graphique empli
de poésie.
La poésie est partout, semble-t-il nous suggérer. Et les
fils électriques qu’il nous dévoile, leurs enchevêtrements, l’entrelacs de
leurs imbrications, dessinent effectivement un graphisme pur, comme surgi tout
droit de l’imagination d’un dessinateur tout particulièrement amoureux de la
ligne pure, de la ligne sans contraintes, libre, qui croque un monde abstrait,
sans signification apparente. « Utilisant le medium photographique pour
ses qualités picturales, Claude Gassian reconstitue un réseau graphique à
partir d'arabesques et de segments qui n'est autre que le détail
d'enchevêtrements de fils conducteurs. Sortis de leur contexte, ils
s'individualisent et se combinent. Issus de l'univers du voyage, de la rapidité
et du son, ils se défont de leur signification première.
Le photographe en fait une écriture silencieuse » écrivent à juste titre Isabelle Bertolotti et Thierry Raspail (précédente exposition au Musée d’Art Contemporain de Lyon).
La photographie se confond ici avec le dessin, vient jouer
sur les plates-bandes d’un autre médium. Comme pour brouiller les pistes, pour
démontrer que la poésie n’est pas seulement affaire de technique mais aussi et
surtout d’esprit, d’imagination, d’originalité. Par ce travail léger comme une
bulle, simple comme un coup de fil, Claude Gassian communique à sa façon la
passion du signe. Ce presque rien qui permet de relier les hommes, les
territoires, les mondes. Ce presque rien qui a du sens, pour qui sait voir.
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