S'il en est d'une âme, son imprévisible rencontre
fut peu imaginée. Sur la transparence d'un calque, elle trace la présence
possible de l'entité. Ni animale, ni humaine une chair en suspension nous
signale son existence. Elles sont là. Ils sont là enfin visibles. Dans ce
paysage d'ombres, de silhouettes de troncs posés sur un sol liquide, des êtres
hybrides recroquevillés sur eux mêmes se tiennent comme en lévitation.
Claire
Espanel s'en tient au noir et blanc, blanc d'autant plus profond que le noir
puissant le fouaille au corps. L'artiste ouvre notre esprit à l'incomplétude, à
quelque chose en train de se faire, de se mouvoir et de tenter d'exister... Ce
temps suspendu que l'artiste nous donne à ressentir est rare.
Temps de silence, malaise à traverser, bruissements
chuintés qui donneront poids à ces entités esseulées qu'elle nous révèle.
Parcelles de mouches, morceaux de bestioles saisis en plein vol,
fluidifications et révélations de visages en extensions vibratiles. Elle crée
des limites qui s'effacent d'elles mêmes sur des fonds aux abysses confus. Une
fois happé par un point de fuite que sa toile organise, nous voilà dépositaires
de l'invisible.
Alors, nous reviendrons vers ses toiles énigmatiques avec au
bord de nos lèvres une question essentielle... celle du poids possible de notre
âme en devenir.
Ravi d'avoir fait votre connaissance hier soir au Mac2015.
RépondreSupprimerVotre travail est super
Georges