lundi 3 février 2014

HERVÉ BOURDIN : C'EST LA TOUCHE FINALE ! (Yannick Lefeuvre)

Devant ses toiles, on reste bouche bée !
Des caricatures...des dessins énigmatiques...de la bande dessinée... avec en plus des inscriptions ici et là...le tout sur des apparitions picturales aux substances colorées qui dansent sur des toiles de fond malicieuses...Est-ce cela peindre ? Où est la peinture ? L'abstraction, la figuration ? Il y a de bonnes raisons de l'éviter car il est de ceux dont le pas de coté fait sens et réfléchir devant une toile est aujourd'hui très mal vu. 
Si nous osons franchir le mur, le saut une fois effectué, plus rien n'est pareil car ses toiles nous en disent long sur ce qu'il perçoit de la société, de l'amour et de la vie. Pour lui, rien n'est fini, tout est à faire et ça demande du temps, de l'énergie et de la patience...le sens d'une toile passe par de multiples strates, chacune comme autant de distances à intercaler pour advenir à la pensée d'une étoile.
Peut être que ce lent processus lui donne l'opportunité de réfléchir avec ce plaisir où l'humour se tient toujours en embuscade. Rien n'arrive d'emblée. S'il y a d'abord pour lui l'émotion de l'instant, il n'en reste pas là. Le désir de le saisir et d'y goûter (car c'est un sensuel) puis de nous le restituer en vue d'un partage scande son labeur. 
Un long processus s'engage. Il sait et nous apprend que penser en image demande un investissement où l'œil, la main et les machines actuelles doivent se succéder mais chacune déploie son propre espace-temps pour que la composition qui se réalise par couches superposées advienne et ouvre au sentiment. La réjouissante insistance des êtres toujours saisis dans leurs pleines vivacités donne aux échanges des regards, des mimiques et des situations une vibration chaleureuse. Il me vient en écho à son travail une parole de mon grand père qui disait « Même avec du bois tordu, on fait un feu droit ». 
Ce parcours original et tortueux nous emmène vers une vie où tragique et comique s'imbriquent dans le réel des passions humaines. L'humanisme sans mièvrerie nous est proposé avec une générosité dont le trait, les couleurs et les transparences s'harmonisent comme autant de témoins amoureux.
Il semble nous inviter à des noces où l'éveil va son chemin.

Ce jour là en allant se balader en sa compagnie, il fait un très beau temps décalé et rieur !

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