samedi 1 février 2014

STÉPHANE ARRONDEAU : PASSE MURAILLE ! (Yannick Lefeuvre)

Stéphane ARRONDEAU
Au commencement, il est dit que le souffle et la parole créent la lumière. Elle, la lumière en vraie ... par une trouée dans la masse feuillue d'une forêt sombre... clarté qui tombant du ciel dans sa présence fulgurante nous arrête. Elle ... la lumière qui traversant … par les fentes en ogive pratiquées dans les épaisseurs murales des églises laisse passer à travers leurs transparences colorées la substance luminescente des jours. 
Une invitation faîte à notre esprit de s'ouvrir à l'ineffable beauté. Cette dernière, c'est bien sûr la lumière des vitraux, frontières entre l'en dehors du monde et l'en dedans du lieu de prières ouvrant l'espace clos à la possibilité d'une présence, d'une couleur et du simple ravissement du plaisir des yeux. L'artiste conjugue et tutoie la lumière par le jeu des glissements des couleurs...du bleu au sensuel orange que cadrent les squelettes de plomb... spirales mélodiques...ode aux subtiles nuances...hors des clichés ancestraux....respectueux des origines mais présent dans l'aujourd'hui...avec ténacité  il ouvre des chemins !
Si nous nous demandons à quoi sert tout ce travail, voilà une histoire. Une fois, j'entendis un dialogue entre une grand mère et son petit fils levant leur nez vers un vitrail :
Elle lui disait : « Tu vois, nous, on est entré par la porte (elle montre la porte) et Lui il passe par la fenêtre (elle montre le vitrail). Quand je serai là-haut avec Lui si tu reviens ici, tu entreras par la porte et moi je te ferai signe par la fenêtre. L'enfant sourit et embrasse sa grand-mère aux anges. »
Forcément arrimé à la lumière vivifiante d'un grand récit, l'artiste écoute. Il sent qu'il ne s'agit plus aujourd'hui d'y croire ou non mais d'y être. Le propos de l'artiste se tient dans cet écart entre un récit qui le situe et un sujet qui s'ouvre à sa présence au monde. Quelle démesure de vouloir représenter ça ! Quelle prouesse ! ...et au final, le vrai courage du petit homme face à la grande question... Merci à l'artiste dans son vouloir être au monde aujourd'hui soumis à l'avoir de se situer résolument à cet endroit où l'être passe dans la lumière !



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